Publié le 16 Mars 2017
Il y a quelques mois encore, c'était pour moi inimaginable, inconcevable, impossible, complètement irréaliste et irréalisable. J'aurais eu bien trop peur de paraître négligée, pas impeccable ou pire, vieille ! Quand je lisais sur des blogs que certaines femmes avaient décidé de se mettre à la bicolorité, d'adopter 50 nuances de gris ou la givritude attitude, ça ne me faisait pas envie du tout et je regardais leurs photos et leurs parcours avec une indifférence totale, de la perplexité, voire un certain doute quant à l'intérêt de leur démarche et peut-être même un peu de pitié. Comment pouvait-on en arriver là ? Elles, peut-être... Mais moi, no way !
Alors qu'est-ce qui m'a poussée tout d'un coup à abandonner les mèches que je faisais faire depuis des années pour cacher la misère (comme j'aimais dire) et laisser pousser mon gris ?
Le déclic je crois a eu lieu quand j'ai vu des photos de moi au mariage de mon fils en juillet dernier. J'avais voulu une coiffure avec les cheveux relevés, genre chignon, (le style que je ne porte jamais) et je me suis rendue compte que, malgré les mèches toutes fraîches et toutes belles que je venais de faire faire à grands frais à peine 2 petites semaines auparavant, ma tignasse de derrière était toute grisonnante en-dessous. Ben ça alors ? Et si les mèches ne cachent pas toute cette désolation, dessus ET dessous, est-ce vraiment la peine de se donner tout ce mal ? me suis-je demandé.
Et puis, un vent de curiosité a soufflé sur moi... Au fait, de quelle couleur étaient vraiment mes cheveux ? Certainement pas miel doré, blond cuivré ou caramel artificiel. D'ailleurs, parfois les patients de l'hôpital me disent au téléphone : Ah oui, je vois qui vous êtes... La secrétaire blonde avec une queue de cheval ? Mais, mais, mais ?? Je ne suis pas blonde. Je n'ai jamais été blonde et en tout cas je ne me vois absolument pas comme ça. Peut-être châtain clair (voir par exemple ici mes cheveux de bébé, ici mes cheveux à 5 ans -la petite rose et bleue avec des couettes assise en tailleur au premier rang, ici mes cheveux à 10 ans et ici la photo de mon permis de conduire quand j'avais 17 ans) ? Avec comme conséquence donc, l'impression récurrente ces derniers temps que cette couleur de cheveux, ben ce n'est pas moi.
Enfin, j'ai laissé faire les choses. Quand ça a été le moment de refaire mes mèches, juste avant Noël, j'ai pris un rendez-vous. Et je l'ai repoussé. Puis je l'ai annulé.... Je me trouvais très bien comme ça, alors à quoi bon aller passer 4 heures chez le coiffeur et payer 60 € pour quelque chose dont je n'avais pas vraiment envie ?
Sur le dessus, les fils argentés ont peu à peu remplacé les mèches dorées, tout en douceur, sans démarcation vraiment prononcée (cela aurait été bigrement plus compliqué si j'avais été adepte des "couleurs")... Pour arranger un peu plus les choses, mes cheveux ne sont pas encore TOUS gris et ceux que j'ai sont beaucoup "en-dessous". Du coup, l'effet "coup de vieux" est modique ! Avec le temps qui passe, je découvre peu à peu ma VRAIE chevelure... Certes pas tout à fait identique à celle dont j'avais le souvenir (car une bonne trentaine d'années est passée par là, entre les hennés, les couleurs et les mèches) mais sur laquelle le temps a mis sa patte, son pinceau d'artiste, sa touche givrée.
Je ne sais pas si cela va de pair avec la démarche du Zéro Déchet, mais du coup j'ai aussi moins de chimie sur la tête, et je suis plus naturelle, plus bio en quelque sorte (un peu comme les pommes que j'ai achetées aujourd'hui !)
Mais attention, pas à n'importe quel prix ! Car si au final ce gris m'insupporte, je n'hésiterai pas à faire machine arrière et reprendre rendez-vous chez ma coiffeuse pour faire... pour faire je ne sais pas quoi d'ailleurs, mais changer ! Avouez que c'est plutôt indulgent des cheveux : quelque soit le traitement qu'on décide de leur faire subir, ils repoussent toujours à l'identique, de façon immuable.
Pratique et confortable d'avoir droit à un joker...