Publié le 5 Avril 2017
La photo de mon Silent Sunday # 44 était un peu énigmatique, c'est vrai. Mais en cherchant, on pouvait facilement deviner de quoi il retournait : la fameuse Dictée pour les Nuls (en hommage à celle de Bernard Pivot) qui a eu lieu au Salon Livre Paris le 25 mars dernier, animée par Jean-Joseph Julaud. Pour la 8ème édition, le célèbre auteur de la collection "Pour les Nuls" a proposé une nouvelle fois à tous les amoureux de l'orthographe de tester leurs connaissances et rédiger sous la dictée un texte "redoutable et charmant".
Trois catégories étaient mises en place : juniors (jusqu'à 15 ans), amateurs et experts.
Un jeune collégien de 14 ans, Eden, a remporté la palme en ne faisant que 4 fautes en "juniors". Philippe, un professeur d'allemand a été sacré roi des experts avec seulement 5 fautes. Et c'est Riana qui a été la plus forte en amateurs, avec 12 fautes.
Je n'ai pas participé à cette dictée. Je ne faisais que passer par là... Dommage, j'aurais bien voulu m'essayer à cet exercice... et découvrir ma note. Même à un seul point la faute, je me demande si j'aurais pu éviter le zéro...
Et vous ?
Pour le savoir, à vos stylos ! (et pour aller plus loin, la correction avec toutes les explications du pourquoi du comment, c'est là)
La gent ailée
Une légende berbère prétend que, pour voyager, l’être humain se déguise en cigogne. Alors qui sait… Peut-être que vous tous ici aujourd’hui, quels que soient votre apparence et votre air bien sage, et quoi que vous puissiez arguer, vous êtes à peine remis d’une folle migration où vous vous êtes laissés glisser, parmi quelque quatre-vingt mille de vos semblables, vers les Colonnes d’Hercule, avant d’aborder le pays du couchant lointain : le Maroc.
Inutile de vous dissimuler davantage : vous appartenez sans nulle conteste à la gent ailée puisque vous tenez en main l’ultime indice qui vous trahit : une plume, ou du moins son avatar moderne.
[Fin de la dictée pour les juniors]
Alors, quelque concentrés que vous paraissiez tous, rêvons ensemble qu’entre deux cumulonimbus gris-blanc, nous glottorons de nouveau vers l’éther où depuis toujours se sont plu nos migrations de haut vol sans que quiconque les contrariât.
Passé Gibraltar et son détroit, voici, selon Henry de Montherlant, la ville « à la gorge bleuâtre, tourterelle sur l’épaule de l’Afrique » : Tanger ! Voici, inscrits dans le souvenir de ce port, Henri Matisse qui y affina ses bleus et oranges favoris, et Eugène Delacroix qui y peignit de brûlantes fantasias.
Quelques coups d’aile vers le sud, et nous arrivons chez les Fassis parmi les familles desquels naquit celui qui nous offrit voilà trente ans La Nuit sacrée, prix Goncourt : Tahar Ben Jelloun. Fès, aux médersas richement décorées de muqarnas, aux zelliges variés où se sont mêlés tesselles colorées et abacules vernis, raconte ses douze siècles d’histoire à travers ses charmants labyrinthes.
Meknès, Rabat, Casablanca, Marrakech, Essaouira, escales de rêve, la route des mille casbahs et ses ksour de pisé…
Vite, sonnons la fin de la récré, sinon, nomades ravis sur nos nuages favoris, nous allons y rester ! Retour au salon, point final avant la correction !